Introduction

L’objectif pour cette mission : découvrir la diversité des cristaux de neige, comprendre leurs conditions de cristallisation dans le ciel et d’évolution dans le manteau neigeux. Ces connaissances nous permettent d’aborder les risques d’avalanche qui découlent de la transformation de la neige. En fonction du climat, la situation sur Terre change et le paysage évolue, en particulier dans les régions montagneuses. Nos 9 participants de ce séjour scientifique vont donc avoir de belles découvertes à réaliser tout au long de la semaine !

Le Journal de Bord

Dimanche 28 décembre 2014

Arrivée

Deux jours avant le début du séjour, les prairies sont vertes, les chemins sont terreux et les rares pistes de ski ouvertes du domaine de St-Luc/Chandolin fonctionnent au canon à neige. Mais samedi, pour notre plus grand plaisir, les flocons tant espérés tombent du ciel et recouvrent la vallée du Val d’Anniviers. Les montagnes se revêtent de leur manteau hivernal et le séjour débute par une bataille de boule de neige avec Octave. Dimanche, en fin d’après-midi tout le monde est arrivé et s’installe dans le grand hôtel du Cervin. Cet hôtel chargé d’histoire surplombe le village de St-Luc et nous offre une ambiance chaleureuse. Nous allons tous chercher notre matériel de ski à Sport 4000, à quelque minutes de marche de l’hôtel, au centre du charmant village de St-Luc.

L’Hotel Bella Tola vu du Grand Hotel du Cervin. Aquarelle de Vincent D.

St-Luc. Aquarelle de Vincent D.

Roc d’Orzival. Aquarelle de Vincent D.

Vue depuis le salon de l’hôtel du Cervin. Vue sur le Roc d’Orzival.

Après une bonne soupe mijotée par Marie et la dégustation pour les parents d’un pinot valaisan nous avons pris connaissance à travers le jeu de la pyramide. Céleste, Clara, Octave, Louis, Thomas sont sur les rangs, mais aussi les parents Elèna & Jacques, Magali & Vincent, Hannah & Thomas, le grand-père Claude, sans oublier Emilie et Sylvain les 2 éducateurs scientifiques. Nous voilà un beau groupe intergénérationnel, prêt à percer les secrets de la neige….

Lundi 29 décembre 2014

Après une bonne nuit et un bon petit-déjeuner, nous nous retrouvons au forum pour discuter de cette première nuit à l’hôtel et du programme de la journée. A 9h c’est départ pour les pistes.
C’est la mise en route pour tous le monde. A la station de ski et après la grosse chute de neige de samedi, le personnel travail dure pour ouvrir le domaine mais ce n’est pas aujourd’hui que l’on battra le record du nombre de piste. Octave, Céleste et Thomas vont à leur cour de ski pour devenir des stars, des rois/reines et des princes/princesses de la piste (oui c’est le nom des niveaux de l’école de ski suisse ! ). Après la matinée de ski tout le monde se retrouve pour un pique-nique monté par Marie au funiculaire.

Clara sur les pistes

1. Phase contact

Le ski c’est chouette, mais les sciences nous attendent ! Nous commençons donc nos premières observations et la construction d’un quinzee (abri en neige tassé) à environ 2200m d’altitude.

Le quinzee, un tas de neige, au milieu de la neige.

Nous avons construit notre quinzee à environ 2200 m d’altitude dans un magnifique endroit calme et discret.

Weisshorn. Aquarelle de Vincent D.

Pour la construction du quinzee tout le monde pellète pour former un tas de neige de 1.4 m de haut. En parallèle on apprend à échantillonner et isoler des cristaux, à utiliser sa loupe et à décrire des formes géométriques. Pour observer les cristaux de glace OSI offre à chaque participant une loupe. Tout le monde arrive à observer des fragments d’étoile, des branches, des colonnes et même de beaux cristaux étoilés. Lorsque l’on reconnaît des fragments de cristaux mais qu’ils ne sont pas parfaits, on les appelle des particules reconnaissables. Les premières questions sont soulevées, tout le monde retient qu’il n’y a pas deux cristaux identiques et que les cristaux évoluent au sein du manteau neigeux.

On commence la construction du quinzee par pelleter. Tout le monde participe et s’amuse.

Les premières observations pour Octave, Thomas, Clara, Louis et Emilie de cristaux de neige, à la loupe. Pendant qu’Eléna, Magalie, Jacques et Sylvain pelletent.

Pour une bonne observation, il faut déjà réussir à dissocier les cristaux des flocons de neige et les isoler. Première étape réussie pour Eléna.

Les premières observations pour Magalie et Jacques, de cristaux de neige, à la loupe.

Nous rentrons ensuite à l’hôtel pour goûter un délicieux gâteau au chocolat accompagné de chocolat chaud.

2. Phase Découverte

Afin de faire le point sur nos premières observations et discuter de nos premières interrogations, nous nous rendons ensuite en salle d’activité. Nous découvrons aussi grâce à des photos de cristaux qu’il existe une grande diversité de morphologie. La question est alors posée : quel est le point commun à toutes ces différentes formes de cristaux ? Après observation des multiples sortes de cristaux, une réponse semble émerger : ils sont tous symétriques avec une symétrie de type 6, c’est à dire à 6 branches ou suivant la forme d’un hexagone ! Bingo !

La vie d’un cristal de neige en image.

Emilie nous raconte comment s’organise la matière. Notre Mère Nature est très organisée.

Il nous reste du temps avant le repas. Cool, c’est donc parti pour un atelier fabrication de biscuits avec Marie, Clara, Céleste et Louis où nous fabriquons la pâte des milanais que nous laisserons reposer 2 jours. En voici la recette pour les gourmands :

Milanais

Battez le beurre en mousse.
Incorporez peu à peu le sucre, les œufs entiers plus le jaune, le zeste de citron et le sel et mélangez bien.
Ajoutez la farine tamisée.
Pétrissez le tout en une pâte délicate. Laissez reposer au réfrigérateur au moins 2h (au mieux 1-2 jours).
Abaissez la pâte à 5-7 mm d’épaisseur.
Découpez et disposez les milanais sur une plaque à gâteau. Badigeonnez-les du jaune d’œuf.
Cuisez à four préchauffé (200°C) pendant 15min environ.

Le soir nous allons à 20h à l’Observatoire François-Xavier Bagnoud construit en 1995 à 2200m d’altitude. Nous rejoignons l’animateur Michaël Cottier qui nous ouvre les portes du funiculaire et nous montons de nuit à travers la forêt à l’affût du passage d’animaux. En haut à Tignousa nous sommes seuls. Les canons à neige crachent en silence leur eau glacée et Céleste se demande, ces flocons ils ressemblent à quoi ? Très bonne question, mettons Céleste et Thomas sur le coup.

Notre groupe devant l’entrée de l’Observatoire Astronomique François-Xavier Bagnoud.

François-Xavier Bagnoud était un pilote Suisse et un sauveteur, qui a vécu de 1961 à 1986. Il est décédé lors d’un Rallye Paris-Dakar. En plus de l’Observatoire ce nom a été attribué à un prix qui distingue des réalisations remarquables dans le domaine de l’aérospatiale et à une association qui lutte contre la pauvreté et le Sida.

Nous entrons dans l’Observatoire, Michaël ouvre le velux et tente de faire tourner la coupole mais voilà c’est gelé… Pas d’inquiétude Michaël nous entraîne dans le monde merveilleux de l’astronomie et le monde imaginaire de la mythologie. J’ai bien dit mythologie. Il nous dévoile sur un écran tous les astres observables en cette période de l’année et en profite pour démolir l’astrologie, ne lui demandez pas son signe astrologique ! De retour au télescope la coupole a dégelé et nous observons des cratères d’impact lunaire, dont l’immense cratère de Platon. Nous observons aussi une mer de lave formée suite à la collision d’une météorite avec la surface lunaire.

Claude observe la lune.

Eléna observe la lune.

Les cratères lunaires observés à travers le télescope.

Nous redescendons en funiculaire et nous allons nous coucher des étoiles et des flocons de neige pleins les yeux après cette journée bien remplie !

Mardi 30 décembre 2014

Malgré un levée tôt c’est haut les cœurs que nous sommes partis pour l’aventure scientifique de la journée !

La matinée de ski se passe à merveille sous un ciel dégagé, nous montons au col des Ombrintzes où se découvre un splendide panorama avec la plupart des grands 4000m des Alpes, du Mont Blanc au Cervin en passant par la Dent Blanche ou le Weisshorn. Nous redescendons par Chandolin et enchainons les pistes dans une neige fabuleusement douce. Verdict : « super ». Les enfants sont également satisfaits de leur cours, Octave est notamment tout fier de sa première rouge « sans tomber » !.
En redescendant à la station, c’est une table toute préparée par Marie que nous trouvons avec salade, cake à la féta et aux tomates séchées, fruits et boissons chaudes pour tous !

3. Phase Approfondissement

Nous débutons l’après-midi au quinzee qui avait gelé et durcit pendant la nuit. Afin d’avoir des repères pour l’épaisseur des murs, nous insérons des branches de bois d’environ 45cm sur toute la périphérie du quinzee. Louis et Sylvain ont ensuite creusés avec entrain l’entrée au sud puis l’habitacle. Ce jour-là, vus son enthousiasme et sa débauche d’énergie, Louis a bien mérité le titre d’architecte en chef du quinzee !

La technique du planté de baton

A l’orée de la forêt, dans une zone peu ensoleillée nous recommençons nos observations de cristaux à la loupe. Maintenant que nous savons quoi chercher, que nous maitrisons le matériel et le protocole nous sommes plus efficace. Nous trouvons de jolis cristaux, en particulier Céleste et Thomas qui réussissent à les extraire au pinceau. Pour bien illustrer la transformation des cristaux nous retournons observer au même endroit qu’hier, soit au pied du quinzee. Nous observons que les particules reconnaissables d’hier sont devenues de gros cristaux aux faces planes bien développées, qui sont dures et sans cohésion. Les nivologues et les patrouilleurs les qualifient de « sucre » et les redoutent car ce sont des couches instables, sans cohésion qui peuvent provoquer des avalanches.
Sur le chemin du retour nous faisons l’expérience dans la fontaine de la boulangerie pour savoir si la neige coule dans l’eau. Le résultat est flagrant. La neige flotte, elle est donc moins dense que l’eau liquide et elle fait des bulles car elle contient de l’air.

Après le gouter nous débutons des jeux de découverte en salle d’activité. Un groupe essaye de classer les photos de cristaux, mettent au point une classification et distinguent 4 groupes : les aiguilles, les plaquettes, les étoiles et les colonnes à capuchons.

Nous avons vu sur le terrain que les cristaux pouvaient croître, mais comment grandissent-t-ils ? Les enfants créent la forme de base, soit un cristal hexagonal à partir de petits papiers et tentent de le faire grandir par la base, par les faces et par les arrêtes. Voilà ils viennent de découvrir les 3 modes de croissance et de justifier les différents groupes de cristaux !

Avec l’autre groupe nous décortiquons l’eau et ses états. Nous étudions la molécule d’eau et replaçons les réactions de changement d’état. Nous apprenons que l’eau se sublime dans les nuages pour former la neige et que la neige fond et se sublime dans le manteau neigeux pour former de la neige transformée comme des gobelets et des grains arrondis.

Ce soir au souper nous nous régalons avec la raclette. La première part est pour Louis notre mineur de quinzee émérite ! Les participants découvrent l’appareil où on racle le fromage et où le mot raclette prend tout son sens. Thomas, Emilie, Louis, Céleste, Vincent et Claude passent successivement aux commandes derrière le bar pour racler le fromage. Il fallait bien une orgie de fromage au pays des helvètes !

Grosse attente multi-générationnelle devant la machine à raclette !

Claude s’essaye à son tour au rôle principal de la soirée...

Chaque soir, c’est une belle tablée qui nous attend, agrémentée de vin et fromage Suisse.

Mercredi 31 décembre

Le matin on se sépare en plusieurs groupes, entre les cours de ski, les skieurs, ceux qui travaillent à l’hôtel et Clara qui est malade, le rendez-vous du midi s’annonce difficile. Certains mangent en bas, d’autres au quinzee et d’autres sur le pouce. L’équipe du quinzee prend les premières mesures de température et relève -7°C à l’extérieur et +2°C à l’intérieur. Il semblerait que notre quinzee puisse servir de refuge en cas de survie en montagne !

Augustin Rion, patrouilleur de St-Luc, nous montre des couloirs d’avalanches qu’il avait déclenché le matin même.

Augustin Rion nous montre différents dispositifs utiles en cas d’avalanche le RECCO, le DVA, le sac ABS, tandis que Claude nous raconte la technique de la ficelle rouge.

Nous rejoignons après le repas Augustin Rion, guide de montagne et responsable des questions de sécurité sur le Val d’Anniviers, en particulier des problèmes d’avalanche. Claude, Louis, Octave, Eléna, Jacques et Emilie montent le col des Ombrintzes pour admirer les sommets des Alpes et la vallée du Rhône.

Vue panoramique en haut du domaine skiable

Vue sur la chaîne alpine

Nous discutons du Rhône et du Rhin qui prennent leur source en Suisse avec la fonte de glaciers. Nous discutons également de réchauffement climatique et de terroir. Rejoint par Sylvain nous descendons direction Chandolin pour observer les versants fortement enneigés. Monsieur Rion nous montre des couloirs d’avalanche que lui et son équipe ont dynamité le matin. Pour sécuriser tous le domaine skiable les équipes de patrouilleur ont 70 points de minage à effectuer. Malgré ces précautions, le risque 0 n’existe pas et les avalanches restent une cause de mortalité. En 2014 on dénombre 5 morts, victimes d’avalanches, dans le Val d’Anniviers. Nous abordons le thème des systèmes anciens et modernes de protection et de recherche de victime. Claude nous parle de la ficelle rouge qu’il laissait traîner derrière lui et Augustin nous parle des chiens et des systèmes RECCO. Il nous fait une démonstration de son ARVA ou DVA et de son sac à dos gonflable. Nous remercions chaleureusement Monsieur Rion et le quittons pour redescendre en ski sur Chandolin. Céleste prend peur devant la piste rouge verglacé.

Après tant d’émotion nous rentrons en navette de Chandolin pour préparer le nouvel an. Les deux Thomas, Louis et Octave se lancent dans les guirlandes, les ballons et la décoration de table, pendant que Céleste, Emilie et Eléna préparent les biscuits. Avec un système de pliage et de découpage nous préparons des moules en forme de flocons à huit branches. On a appris pendant la semaine que les cristaux en ont que six mais le résultat est tout de même réussie, ils sont délicieux ! Nous sommes rejoints par Louis, Thomas, Sylvain et Magali dans notre atelier biscuit. Nous dérivons sur des formes romantiques, artistiques voir naturalistes pour le grand bonheur de Sylvain. Nous entamons le diner du nouvel an avec DJ Louis aux manettes et Céleste en aide cuisine. Après un bel apéritif et un bon repas gastronomique qui se termine par le nougat glacé DJ Louis augmente le volume et nous voilà tous en piste.

Apéritif du nouvel an

DJ Louis

Tous en piste

La soirée continue avec des farces attrapes, des confettis et autres gadgets. Le compte à rebours commence et à minuit, « l’heure du crime », nous nous embrassons pour débuter avec joie la nouvelle année. Et encore une fois, BONNE ANNEE !! Entre 12h et 1h nous sortons dehors pour s’amuser. Il y a des feux d’artifice partout, à St-Luc et à Grimentz de l’autre côté de la vallée. Nos artificiers les deux Thomas, Louis, Octave et Marie se font plaisir. C’est le premier feu d’artifice que Marie tire.

Les feux aux couleurs d’OSI

Ce fût une belle soirée. Cela aura été le moment préféré à DJ Louis.

4. Le Projet de Recherche

Nos scientifiques collecteront des informations sur 2 projets distincts :
 a. Peut-on survivre dans un quinzee ?
 b. Peut-on fossiliser des cristaux de neige ?

4.1. Observations et travaux antérieurs

a. Le « quinzee » ou « quinzy » ou « queenzy » ou « quincy » est un habitat traditionnel Nord-Amérindiens. Il est utilisé depuis longtemps pour se protéger du froid. Cette utilisation ancestrale semble témoigner de l’efficacité de ce type de construction.

b. Au XXI siècle il est facile d’immortaliser des beautés de la nature. Nous n’avons pas besoin d’un matériel professionnel, notre téléphone suffit. Mais nous conservons uniquement l’image du cristal. En le fossilisant nous conservons sa vrai empreinte. Et pourquoi pas piéger et conserver son eau...

Un cristal étoilé.

4.2. Problématiques et Hypothèses

a. Les premières mesures de l’air à l’intérieur et à l’extérieur du quinzee montrent des valeurs de +7°C et -2°C respectivement. Ceci nous amènent à formuler deux problématiques :
 Est-ce que la température est toujours positives à l’intérieur d’un Quinzee ?
 Est-ce que l’écart de température entre l’intérieur et l’extérieur est toujours égale à 9°C ?

b. Lorsque l’on observe un joli cristal, on doit tout d’abord le capturer, sans casser les branches et sans le faire fondre. Ceci demande de la dextérité et des outils préalablement refroidis. La difficulté est de le conserver d’une manière qui soit solide, durable et esthétique. Si on plonge le cristal dans des résines époxyde ou dans la majorité des colles, la réaction chimique qui se produit lors du durcissement dégage de la chaleur et prend plusieurs heures. Au final, vous aurez piégé une goutte d’eau. Pas si facile ...

Jeudi 1 Janvier

4.3. Expériences

Aujourd’hui la journée s’annonce superbe. Pour se remettre de notre soirée tout le monde reste au lit ce matin. Après un tardif petit déjeuner nous nous retrouvons en salle d’activité pour élaborer ensemble la feuille de relevé de température du quinzee. Les participants s’entendent sur la démarche expérimentale et les paramètres importants à renseigner pour certifier la reproductibilité des données.

Démarche expérimentale
 Tester et calibrer les thermomètres : vérifier la concordance des températures
 Laisser toujours les thermomètres à l’ombre
 Mettre des repères pour réaliser les mesures toujours au mêmes endroits
 Faire une carte de localisation et un schéma expérimental du quinzee

Relevé de température

Numéro de donnée - Numéro du repère - Date - Heure - Observateur - Hauteur
Température - Neige ou air - Thermomètre utilisé - Dureté de la neige

Mesure de la fonte du Quinzee

Numéro de mesure - Date - Hauteur - Diamètre - Circonférence

Louis prend les mesures de température à l’intérieur du quinzee

Louis prend la température de l’air avec un thermomètre, et en même temps, celle de la neige avec un thermomètre à sonde.

Magali, Octave, Céleste et Emilie tente de capturer des cristaux dans la forêt au-dessus de l’hôtel mais sans grand succès, elle fond au contact de nos outils. Magalie et Emilie prennent de belles photos avec l’Iphone en intercalant la loupe entre l’objet et le téléphone. Pendant ce temps, une équipe composée de Louis, Jacques et Sylvain prennent les mesures de température au quinzee.

Observation avec la loupe de cristaux transformés, au sein du manteau neigeux.

Une loupe. L’outil indipensable de tout naturaliste.

Et un bon cadeau pour chacun de nos participants.

Pierre-Alain nous a rejoints pour un bon souper composé de soupe, de poisson et de purée, d’un beau plateau de fromage et enfin d’une autre spécialité suisse, la meringue à la double crème. Même Clara n’y résiste pas.
Après le souper les enfants jouent à la Citadelle avec Sylvain. Pendant ce temps, Thomas Egli, le président de l’ONG, nous présente l’historique d’Objectif Sciences International, ces objectifs, les avantages de la recherche participative et les différents séjours que l’on propose.

Présentation de l’ONG par Thomas, le président.

Objectif Sciences International a été crée en 1992 par Thomas. Elle pratique la recherche participative depuis 10 ans. OSI a été reconnue comme une ONG en 2009 car elle participe activement à la recherche dans le domaine du développement durable.

Vendredi 2 Janvier

Le matin, Claude, Magali et Vincent s’organisent une sortie en raquette en direction de l’hôtel du Weisshorn. Avant de partir Emilie leur fait une démonstration de la technique de piégeage de cristaux à la glue et leur montre le fonctionnement du microscope-caméra. Pendant ce temps Eléna et Louis relèvent toutes les températures du quinzee et complètent la fiche de relevé.
Après les mesures, la famille Darmanin part pour quelques pistes de ski. Nous profitons pleinement de ces derniers moments avant de rendre les skis.

Maintenant que nos yeux sont aiguisés pour reconnaître les cristaux, Claude, Magalie, Céleste, Thomas et Emilie tentent de photographier et piéger des cristaux sur lame mince.

Pendant que Vincent peint de magnifiques aquarelles, Eléna, Jacques, Clara, Louis et Emilie relèvent les températures de l’air et de la neige

Un peu avant midi presque toute notre équipe se retrouve devant le funiculaire pour regarder nos apprentis skieur se faire récompenser pour leurs efforts. Céleste, Octave et Thomas valident tous un niveau. Bravo !!!

Hip hip hip hourra

Bravo à Céleste, Octave et Thomas qui reçoivent leurs médailles de l’École Suisse de Ski.

Bravo à Octave, le roi des pistes.

Eléna, Clara, Louis, Octave, Céleste, Emilie et Sylvain mange à l’hôtel et se repose jusqu’à 16h. Après quoi nous repartons tous suivie de Marie qui va enfin découvrir le quinzee.
A la sortie du funiculaire, d’énormes et de magnifiques cristaux tombent. Vincent et Magali sont déjà affairés à piéger des cristaux. Tout le monde sort sa loupe à en oublier le goûter. Nous nous retrouvons tous au quinzee ou nous passons un moment magique pour gouter sous la neige. Nous réalisons une belle photo de groupe, ou un gros flocon de neige remplace la tête à Octave ainsi qu’une vidéo. La nuit commence à tomber, nous allumons les bougies dehors et dans le quinzee. A l’intérieur la température monte jusqu’à, ce qui donne des envies de campement à Sylvain. Nous entamons une bataille de boule de neige ou personne n’est épargné.

Louis et Sylvain s’abritent dans le quinzee

Le vendredi soir à la tombée de la nuit, nous testons le quinzee. Fait-il vraiment plus chaud à l’intérieur ? Eh bien, oui !!! D’autant plus, avec une bougie et deux personnes. Ils ne voudront plus en sortir.

Comme un petit lapin devant son terrier, Clara se positionne devant l’entrée du quinzee.

L’entrée n’est pas large. Pour rentrer dans le quinzee il faut serpenter. Mais une fois à l’intérieur c’est un endroit plutôt spacieux que nous découvrons.

Observation par Céleste d’un cristal qu’elle a préalablement isolé sur son pinceau.

Céleste a fait preuve de dextérité et de patience pour capturer les cristaux. C’est notre reine des neiges.

Notre groupe intergénérationnel

Après la bataille c’est le sourire aux lèvres que nous nous dirigeons pour une seconde soirée astronomique. Le ciel a beau être couvert c’est avec entrain que nous rejoignons Michaël au funiculaire de Tignousa. On ne saura pas le signe astrologique de Michaël mais en revanche on apprendra les caractéristiques de notre soleil, des planètes du système solaire, de notre galaxie et de notre Univers. Nous apprenons à quoi ressemble une « maternité d’étoiles », les nébuleuses et comment les étoiles meurent. Nous passons un moment privilégié qui inspire les participants à poser de nombreuses questions. Ceci restera le moment préféré pour Octave qui continue de se questionner sur la fin de l’Univers et la vie sur Mars. Bravo.
Nous rentrons pour une bonne soupe et au lit.

4.4. Résultats et interprétations

Le 1 et 2 Janvier, nous avons relevé des températures de l’air et de la neige, à l’intérieur du quinzee, à l’extérieur et sur les parois. Ces jours-ci la température atmosphérique était négative, entre -5 et -2°C. Pendant cette même période, la température de la neige à la surface du sol est restée relativement constante entre +1°C et - 2°C.
Nous remarquons que les températures de l’air sont très variables selon la direction nord, sud, est et ouest où sont prises les mesures.
En général, la température à l’intérieur du quinzee est légèrement supérieure à celle de l’extérieur, de 1 à 3°C au-dessus. Cependant, la température à l’intérieur peut être négative et descendre jusqu’à -3°C.

Température de l’air à l’intérieur du quinzee, le 1 Janvier

Température de l’air à l’extérieur du quinzee, le 1 Janvier

Le 2 Janvier, nous avons testé de prendre des mesures à la tombée de la nuit, ou deux personnes restent 30 min avec deux bougies, dans le quinzee. Le résultat est impressionnant, -5°C à l’extérieur et +4°C à l’intérieur. Nous retrouvons l’écart de température de 9°C obtenue le matin du mercredi 31.

Température le 2 Janvier

Nous avons également testé la dureté des parois selon les directions. La paroi la plus dure est celle orientée au sud, nous arrivons à enfoncer un crayon. A l’opposé, la paroi la plus tendre est celle orientée plein nord.

Toutes nos observations de cristaux nous ont amené à distinguer des groupes et des sous-groupes de cristaux :

Cristaux de neige primaire

 les cristaux primaires : qui peuvent être des aiguilles, des plaquettes et des étoiles
 les cristaux transformés dans le manteau neigeux : ce peut être des particules reconnaissables, des grains à faces planes, des grains arrondis, des gobelets, des grains ronds et de la neige roulée.

Le piégeage de cristaux sur des lames minces s’est avéré difficile, la température extérieure étant à peine en dessous de zéro. Les cristaux fondaient rapidement lorsqu’ils arrivaient au sol.
Pour réaliser cette expérience il faut utiliser de la glue liquide, à prise rapide. Elle a l’avantage de dégager peu de chaleur au moment de son durcissement.

Observation d’un cristal sous le microscope optique.

L’activité préférée d’Octave et Louis.

D’après les mesures effectuées le 2 Janvier, il semble possible de survivre dans un quinzee. Cependant, il faut chauffer l’atmosphère à l’intérieur de l’habitacle avec par exemple, notre respiration et des bougies.

Survivre au chaud dans le quinzee

4.5. Bibliographie

La formation des cristaux de neige

Article de Kenneth Libbrecht sur la formation des cristaux de neige

Etoiles des neiges

Article de Jean-Michel Courty et Edward Kierlik sur la géométrie des cristaux de neige.

Samedi 3 Janvier

5. La retransmission

Attention, mesdames et messieurs, une exposition est annoncée, à l’arrivée du Funiculaire de Tigousa

Grâce aux talent de Vincent, nous créons de belles affiches pour annoncer la retransmission de nos découvertes, le Samedi.

Ce matin, branle-bas de combat, c’est le moment de préparer la retransmission ! Mais avant cela nous profitons d’un dernier petit déjeuner dans la conviviale et ensoleillée salle de réception de l’Hôtel du Cervin.

Tomana et Hanna dans la salle du petit déjeuner du Grand Hôtel du Cervin. Peinture de Magalie D.

Le 3 Janvier 2015.

Après un petit temps de brainstorming sur ce que l’on veut présenter au public et sous quelle forme, ça y est, tout le monde s’occupe à préparer sa partie dans une ambiance à la fois enthousiaste et studieuse ! Pendant que certains préparent un quizz, d’autres préparent le matériel d’exposition ou un jeu, et nos artistes se lâchent dans les illustrations de magnifiques posters !

Affiche réalisée par Magalie pour montrer la diversité des cristaux de neige, depuis leur formation jusqu’à leur évolution dans le manteau neigeux.

D’une grande clarté mais aussi de toute beauté.

Après le repas, on finalise les derniers préparatifs puis direction le funiculaire pour installer notre petite exposition en haut de celui-ci, au départ des pistes ! C’est en effet une retransmission dans un lieu public et non sur le centre que nous faisons pour ce camp !
Louis, Octave et Emilie partent un peu avant pour préparer les lieux. Louis a porté les 3 grosses tables et Octave a bien disposé le goûter sur la table. Nous installons ensuite les magnifiques posters réalisés, ainsi qu’une maquette en neige représentant un mini quinzee en coupe !
Plus de 70 personnes se sont arrêtés pour profiter des explications sur la neige, observer des cristaux au microscope ou répondre au quizz. Un grand succès au grand étonnement de Jacques et Claude.
Pour les enfants aussi c’est un succès, Céleste ne voulais plus partir et a trouvé cette retransmission en public encore mieux qu’au centre ! Enfin, tout cela a été bien apprécié de nos partenaires locaux que sont la compagnie des remontées mécaniques d’Anniviers (RMA) et le restaurant Tignousa.

L’atelier de Céleste sur la classification des cristaux de neige, lors de la retransmission.

Céleste présente les 3 grands types de cristaux de neige au public, les aiguilles, les facettes et les étoiles. Le tout accompagné d’une boisson et d’un biscuit. De quoi séduire le public.

L’atelier microscope d’Octave et Louis. Un grand succès.

L’observation au microscope optique de vraie cristaux de neige soulève toujours la même question : comment les avez-vous piégé ? Pas facile, nos participants en ont fait l’expérience.

Présentation du quinzee grâce à une affiche de Vincent et une maquette de ?

Curieux, le public tente d’observer par eux-mêmes des cristaux de neige, fraîchement tombé sur le manteau d’Emilie.

Quelques vidéos pour revoir tout cela ...

https://www.youtube.com/watch?v=GSCZZZ1UTOY

https://www.youtube.com/watch?v=Yu5tJmQezpQ

https://www.youtube.com/watch?v=EKCT2v6moyk

Pour célébrer la fin de cette semaine bien remplie, Claude nous invite à boire un verre dans un petit bar très sympathique de St-Luc. Merci beaucoup ! Et la fête continue le soir avec l’anniversaire de Céleste : un bon gâteau concocté par Marie, une jolie carte avec un petit mot de tous, le tout mis en musique par « DJ Louis » laisseront nous l’espérons un joli souvenir de cet anniversaire à la montagne !

Dimanche 4 janvier

Ah aujourd’hui c’est le jour du départ. Mais comme l’on dit, ce n’est qu’un au revoir car tous font déjà des plans pour revenir pour un prochain camp, peut-être dès février !
Par ailleurs, Sylvain et Emilie promettent de vérifier en Février que le quinzee est toujours là. Peut-être trouverons-nous un squatteur à poil, à plume ou à lunette de la race des Sylvains…

6. Bilan

L’équipe de choc

De gauche à droite, nous retrouvons Marie, notre chef cuisinière, Emilie l’éducatrice scientifique, Thomas, le président d’Objectif Sciences International et Sylvain, l’éducateur scientifique

Merci Objectif Sciences International pour ces bons moments de convivialité et le ski.

P.S. : 45 jours plus tard ...

Ah ah, suspens ... nous voici donc le lundi 16 février avec les participants du camp de février ... nous nous approchons du secteur du quinzee ... qu’allons nous trouver ?

Le quinzee est toujours là ...

... et couvert de neige fraiche !

Maintenant, ce quinzee est-il toujours habitable ? Après un peu d’exploration, nous finissons par trouver l’entrée bien profondément sous la neige ; le quinzee s’est semble-t’il un peu tassé sur lui-même : on y pénètre difficilement en rampant ! Il faut donc quelques travaux d’excavation pour le rendre de nouveau accueillant !

Hourra ! On a retrouvé l’entrée du quinzee !

Un coucou d’Emilie & Sylvain à la joyeuse troupe du nouvel-an !

Et ci-dessous THE petit film souvenir du séjour !

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